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Société

OLIGUI NGUEMA: « JE VOUS DEMANDE HUMBLEMENT D'ARRÊTER LE RACKET »

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Une annonce faite le week-end écoulé au cours d’une séance de sport avec les forces de sécurité et de Défense de Makokou, par le président de la transition Brice Clotaire Oligui Nguema.

A Makokou, dans l’Ogooué-Ivindo, à 378 kilomètres de Libreville, au cours d’un message teinté d’humilité et plein de modestie, le week-end du 23 au 24 mars 2024, le président de la république a demandé aux corps habillés de mettre un terme au racket. Ce n’est pas un avertissement mais un sage conseil d’un aîné à ses semblables.

“Donc si c'est vraiment nous qui le faisons, je vous demande humblement d'arrêter “.

a-t-il suggéré, avec beaucoup de retenue. 

Le président de la transition s’est comme mis à la place des agents qui sont positionnés au niveau des postes de contrôles où ils peuvent être pris au dépourvu. Il reconnaît implicitement que les propositions frauduleuses viennent parfois des automobilistes qui ne sont pas en règle. Des automobilistes qui sont capables de glisser un billet dans les documents afférents à la circulation, pour amadouer les agents. Or la tentation est forte. Mais pour le président cela ne doit  pas être un prétexte pour ne pas se repentir. Il n’oublie pas aussi ceux qui forcent les transporteurs suburbains tous les matins

“à donner leur numéro”,

qu’ils soient en règle ou pas.  

 

Le racket a une cause directe sur la hausse des prix des denrées alimentaires 

Les répercussions du racket sont immenses sur la chute de la qualité de vie des Gabonais mais surtout sur le panier de la ménagère. Le racket est considéré par les transporteurs et par les revendeurs des denrées alimentaires, comme la principale cause de la hausse des prix des produits alimentaires vendus dans les marchés. Autant dire que malgré l’instauration de la nouvelle mercuriale qui montre le sacrifice financier énorme que l’Etat gabonais consent pour faire baisser les prix des denrées, les prix seront toujours à la hausse si le fléau du racket poursuit son bonhomme de chemin.

  “Le racket, il faut l'arrêter. Ceux qui sont sur le terrain doivent l’arrêter. Parce qu' aujourd'hui si la vie est chère, on nous jette la pierre dessus. Et c'est à cause des multiples contrôles. A chaque contrôle, on prend 1000 francs. A chaque contrôle, on prend 2000 et ça augmente le prix sur les denrées. Donc si c'est vraiment nous qui le faisons, je vous demande humblement d'arrêter. Parce que celui qu'on va attraper. Le ministre de la Défense ici présent et il m’écoute va payer cher pour tout le monde “.

a-t-il déclaré avec pudeur. 

Le général qui connaît ses hommes mieux que quiconque brandit tout de même la menace de faire payer certains pour d’autres. Certains vont payer les pots cassés par les autres. On ne pourra plus parler d’injustice puisqu’il est impossible de prendre tous les agents du Gabon, la main dans le sac, au même moment. 

“ Parce que celui qu'on va attraper. Le ministre de la Défense ici présent et il m’écoute va payer cher pour tout le monde “.

a préconisé le président. 

 

Ce n’est pas la première fois que les corps habillés sont priés de mettre fin au racket. Plusieurs annonces invitant les policiers et les gendarmes à arrêter le racket ont déjà été faites, mais ces annonces ont porté leurs fruits pendant les premiers jours qui suivaient l’annonce. Mais le racket est redevenu la règle quelques temps après. 

 

Par Pamphile EBO

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